"Au départ nous étions fébriles, amener des jeunes dans une maison de retraite pour faire des ateliers avec des personnes âgées, ce n'était pas gagné d'avance. Et en effet, la toute première approche a été singulière, le groupe était scindé en deux : les jeunes d'un côté, les vieux de l'autre. Mais dès les premiers récits, tout s'est ouvert. La première question, nous l'avons posée alors que nous étions Marc-Antoine et moi avec les jeunes dans une salle à part : "racontez-nous un souvenir avec un vieux ? " Nous avons enregistré alors les témoignages de Semsha et Wilhelm, sur une grand-mère et une belle-mère. Ces récits étaient magnifiques. Quand nous les avons fait écouter lors de l'atelier suivant aux personnes âgées, elles en ont été émues. Et l'aventure a vraiment démarré : l'âge n'était plus un fossé mais une richesse."

Jeanne Vimal, comédienne

"Il n'y a pas qu'un seul silence. Dans la musique, dans les paroles, il y a tout un tas de silence... Ce qu'il m'a le plus impressionné dans ma vie, c'est le silence dans le désert. C'est un silence extraordinaire...On éteint la voiture, on entend le clic-clac quand elle refroidit, et là il n'y a plus de bruit, il n'y a plus de vie."

Michelle, participante

"Les groupes étaient vraiment présents, attentifs, avaient envie de comprendre là où nous avons voulu les emmener. A la fois dans l'émergence de récits oraux sensible, à travers des propositions théâtrales ; et à la fois dans l'écoute de l'autre (une écoute intergénérationnelle) grâce notamment à la réécoute de la voix de chacun et chacune, dans les enregistrements sonores. C'est une grande richesse d'avoir pu réaliser une œuvre sonore et un spectacle à la fin du projet avec tout le monde (toutes les deux jouées et diffusées à l'Opéra)."

Marc-Antoine Granier, réalisateur sonore

"Je ne suis pas angoissé par le silence, je suis sereine, je suis contente, je suis bien. Le silence vous permet d’écouter les oiseaux et ce qu'il se passe dans les arbres. Et il s'en passe des choses dans les arbres..."

Andrée, participante

"Je suis d'origine polonaise et malheureusement je n'ai pas connu ma grand-mère. Je ne connais pas sa voix mais j'ai toujours tenté de l'imaginer. Je n'ai que ses photos chez moi, quand je les regarde, je me demande à qui elle ressemble le plus."

Emilie, participante